Le Maroc continue d’utiliser la chloroquine malgré la polémique

Le Maroc maintient son protocole médical basé sur la chloroquine dans le traitement des patients atteints de coronavirus, malgré les inquiétudes soulevées par l’Organisation mondiale de la santé.

Alors que l’OMS a décidé de suspendre temporairement les essais cliniques sur l’hydroxychloroquine, le Maroc maintient son utilisation, révèle le quotidien L’Economiste ce mercredi.

Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a confirmé que le Maroc continue d’utiliser le protocole médial, bien que « les opinions divergent », expliquant et défendant l’efficacité de la chloroquine, qui est impliquée dans l’inactivation virale. « Le virus infecte l’hôte en entrant dans la cellule en plusieurs étapes.

L’une des étapes est inhibée par la chloroquine », a insisté le ministre de la Santé.

Début mai, le ministre avait déclaré dans une interview télévisée que l’utilisation de la chloroquine « donne de bons résultats ». Selon lui, « tout le monde la voit sur le terrain ». Ce n’est pas seulement nous qui le disons, mais la même observation est faite au niveau international ».

L’OMS a décidé lundi d’interrompre temporairement les essais de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine, médicaments contre le paludisme, pour le traitement du COVID-19, suite à une étude associant le risque de décès à son utilisation, ce qui a suscité des opinions contradictoires dans le monde entier.

Le ministre a déclaré à L’Economiste que 4.841 patients COVID-19 sur les 7.584 cas enregistrés au Maroc, à la date d’aujourd’hui 27 mai 2020, à 10 heures, ont récupéré du virus après avoir suivi le traitement à la chloroquine.
Selon Aït Tayeb, ce traitement permet de réduire « très rapidement » la charge virale.

« Nous avons découvert après l’adoption de ce traitement, le 23 mars, que les patients guérissaient plus vite que ceux qui avaient été admis à l’hôpital avant eux », a-t-il déclaré, soulignant que ce protocole peut réduire la charge virale en 6 ou 7 jours, et évite au patient d’avoir à se rendre aux soins intensifs.

Les autorités sanitaires marocaines ont commencé à constituer un stock suffisant de médicaments à base de chloroquine à la mi-mars, deux semaines seulement après la déclaration du premier cas de COVID-19 dans le pays, le 2 mars.

La décision a été prise après consultation du comité technique et scientifique du programme national de prévention et de contrôle de la grippe et des infections respiratoires aiguës.

Le ministère de la Santé a lancé la thérapie à la chloroquine, ainsi que des médicaments complémentaires.

La décision de l’OMS de suspendre l’utilisation de ce médicament fait suite à une étude publiée le 22 mai par le magazine scientifique « The Lancet », qui associe le risque de décès à l’utilisation de la chloroquine.

Le chef de l’OMS a déclaré que la préoccupation n’est liée qu’à l’utilisation de l’hydroxychloroquine et de la chloroquine pour les cas de COVID-19, ajoutant que ces médicaments étaient des traitements acceptés pour les personnes atteintes de malaria et de maladies auto-immunes.

En France, suite à l’annonce de l’OMS, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a recommandé, dans un avis publié le 26 mai, de ne pas utiliser l’hydroxychloroquine dans le traitement de COVID-19, en dehors des essais cliniques, que ce soit seul ou en combinaison avec un antibiotique.

Les décisions de l’OMS et du HCSP ont créé une controverse dans le pays européen, car le professeur français Didier Raoult, qui a été le premier à promouvoir le médicament comme traitement efficace contre le COVID-19, a qualifié l’étude de « The Lancet » de « fantasme délirant ».
« Je ne vais pas changer d’avis parce qu’il y a une étude désordonnée faite avec de grosses données qui dit autre chose, quel que soit le magazine dans lequel elle est publiée », a déclaré le professeur.

Raoult a été le premier à attirer l’attention du monde sur le danger de COVID-19, en publiant une vidéo le 21 janvier, disant qu' »il y a trois Chinois qui meurent et cela déclenche une alerte mondiale ».

Un mois plus tard, le scientifique français a recommandé l’utilisation de la chloroquine, comme traitement le moins cher pour COVID-19.

 

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